Ce type de logement collectif est le produit d’une participation active des futurs occupants à toutes les phases de l’opération, depuis la recherche du lieu, en passant par la réalisation de la construction, jusqu’à son usage au bénéfice de chaque famille et de tous.
Les habitants s’impliquent fort !
Une telle démarche représente un futur désirable pour notre société en pleine mutation. Quitter l’individualisme pour s’ouvrir aux choix collectifs et aux réalisations partagées demande de la part de tous les acteurs de déployer leurs qualités d’écoute, de souplesse et de respect mutuel.
Cette approche de l’habitat participatif a été explorée dès les années 70 dans les pays du nord de L’Europe et par quelques pionniers en Allemagne et en France. Elle s’amplifie aujourd’hui, et participe à la dynamique de certaines parties construites au sein des écoquartiers soutenus par les acteurs locaux comme des villes ou des communes rurales, engagées dans la transition écologique et sociale de notre planète.

Commencer par définir la Charte du groupe
Pour le groupe de futurs habitants, la première approche, vivement conseillée, consiste à définir ensemble une charte éthique et les grandes lignes qui fondent le lien social, ainsi que les méthodes de prises de décisions collectives au sein de l’équipe des futurs copropriétaires.
Les validations se font généralement non pas à la majorité, qui laisserait de côté les personnes en désaccord avec les choix qui seraient ainsi arrêtés, mais plutôt grâce à une méthode de consentement mutuel.


Le principe général pour avancer, aussi bien pour des idées générales que pour un sujet très pointu, est qu’une personne ou un petit groupe initial propose une idée. ensuite il est demandé en réunion à chaque participant-e de l’évaluer et de la commenter.
Chaque personne en désaccord doit alors proposer une alternative. Ainsi se poursuivent les tours de table successifs jusqu’à ce qu’une solution acceptable par tous les participants soit trouvée.
Chacune, chacun valide alors les choix non plus forcément par son « plein accord », mais par son consentement, dans un esprit de bien commun. Ce ciment moral est le garant de la solidité des liens pour traverser les nombreuses étapes du projet et de la vie future en son sein.
Ce type de fonctionnement est différent de celui d’une communauté, dans laquelle la vie quotidienne implique en permanence l’ensemble des participants. En habitat participatif, le groupe choisit en toute transparence ses liens de voisinage, c’est à dire le niveau de partage et les souhaits d’intimité à préserver pour les familles du collectif.
La conception et la réalisation
Dès le choix du terrain de construction, une large concertation est ouverte. Les acteurs font ensemble, avec les professionnels qu’ils missionnent, une étude du site d’implantation.
Dans le cas d’une réalisation de type BIO, ils procèdent à une analyse biotique des vitalités du site. Quelles sont sur le lieu les zones biologiquement favorables ? Où se situent les singularités telluriques du lieu ? Ils repèrent aussi ses opportunités bioclimatiques, ses apports géographiques, son insertion dans le tissu socio-économique et ses liens avec le voisinage.

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Les besoins et le programme individuel de chaque foyer sont clairement définis en lien étroit avec l’architecte. Chaque logement est ainsi très personnalisé. Il est intéressant de constater combien, à partir du même espace à disposition, les ambiances, les distributions et les aménagements des foyers diffèrent ! Dans ce cadre, sont mis en exergue les points sur lesquels chaque famille compte appuyer sa démarche de vie, ses exigences d’intimité, mais aussi ses envies de partage, avec les conséquences potentiellement induites sur le projet.
Le parti architectural général est alors proposé, la conception commune discutée, puis validée phase par phase dans un esprit de respect mutuel. Dans notre prochain article, nous prendrons un exemple d’une telle démarche, réalisée dans un esprit BIO !
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